Presque Minuit – roman – soumissions éditoriales

Jamais évident de parler des projets en cours, surtout quand on a aucune idée de la façon dont ils vont (ou non) aboutir. Je m’y risque d’ailleurs très peu depuis la nouvelle mouture de ce blog-o-site. Du coup, pas de mises à jour depuis deux bonnes semaines parce que j’avais la tête dans le guidon avec les finalisations de nouvelles pour des concours/appels à textes (j’en reparle en temps voulu), le largage du troisième roman auprès de mes relecteurs téméraires préférés (là, aussi, j’en ferai la présentation sous peu) et une bonne grosse révision (aussi vulgairement appelée « troisième jet ») de Presque Minuit. Je voulais donc boucler certains trucs, histoire d’y voir plus clair, pour faire la mise à jour.

C’est chose faite.

Pourquoi ai-je retouché Presque Minuit ? De manière générale, quel que soit le texte, il y a toujours des choses à retoucher, des éléments à améliorer. De manière plus personnelle, depuis un an, j’ai beaucoup écris et j’ai donc évolué. En bien et en mal, peut-être, mais en tout cas, j’ai acquis une petite expérience que je n’avais pas en écrivant Presque Minuit (premier roman, premier vrai essai d’écriture romancée).

Ainsi, à la faveur d’un retour particulièrement intéressant et détaillé d’un éditeur et de l’enfilade de messages qui s’en suivit, l’idée à fait son chemin. En réfléchissant à mon intrigue, aux éléments que je pouvais améliorer, aux détails que je pouvais rajouter, et avec l’œil neuf de celui qui n’a pas regardé son texte depuis six mois, j’ai remis mon ouvrage (cent fois) sur le métier. Je me suis rendu compte que si certaines idées étaient là, elles n’étaient pas assez mises en avant. De même que des pistes et des intrigues pour un éventuel/futur/hypothétique second tome pouvaient être directement introduites ici sans que ça sonne faux ou ne fasse déplacé. J’avais aussi l’envie d’ajouter quelques courts chapitres pour développer le passif de certains personnages afin de donner du relief à leurs actions présentes. Le faire m’a aussi permis de donner un peu plus de corps à l’intrigue (et aux sous-intrigues par là même) et de maintenir une tension dans la dernière ligne droite en ajoutant quelques rebondissements supplémentaires.

C’est vraiment pas évident de revenir sur une histoire ancienne (vous allez me dire, elle n’a qu’un an. Oui mais quand on écrit « beaucoup », c’est déjà… de l’histoire ancienne). J’avais oublié une partie de l’intrigue et me remettre dans le bain n’a pas été facile. Ça a nécessité une certaine vigilance (et une relecture complète pour finir) afin de ne pas me contredire ou commettre des bourdes de description mais le faire m’a, semble-t-il, permis de tirer ce manuscrit vers le haut et ce, sans pour autant changer l’intrigue de fond. Parce qu’au final, l’histoire est la même, la structure est identique. J’ai « simplement » ajouté des détails, précisé des descriptions, reformuler des tournures équivoques, fait intervenir deux-trois figurants, renforcé l’ambiance et approfondis certains éléments de contexte. Ainsi, sans avoir le moins du monde cherché à en rajouter ou à grossir artificiellement l’intrigue, le roman a pris à peu pris 45 pages (techniquement de 415 000 signes, il est passé à 480 000).

Maintenant que c’est fait, je me sens beaucoup plus à l’aise pour effectuer un vrai démarchage éditorial. Oui, parce qu’autant je l’avais fait pour Reservoir Girl, il y a quelques mois, autant je n’avais pas vraiment passé le cap avec Presque Minuit. Du coup, c’est ma prochaine étape : soumettre PM aux éditeurs potentiellement intéressés. Bref, y’a plus qu’à !

P.S. : Qu’est-ce que vient faire une illustration tirée du dessin animé Nadia, le Secret de l’Eau Bleue (qu’on pourrait résumer par du Jules Verne en animé) dans ce billet ? La réponse est donnée dans le résumé. Ce dessin animé est l’une des nombreuses inspirations de Presque Minuit (et avec le recul, c’est même la principale, tant cet animé m’a marqué dans ma prime jeunesse). Au rayon clins d’œil/hommages/influences japonaises de ce roman, et pendant que j’y suis, je rajouterais sans hésiter Laputa – Le Château dans le ciel, Lupin the Third, Fullmetal Alchemist, Steamboy et Akira.

Gamekult – jeux vidéos – podcast


Gamekult, l’émission #136 – 20/04/2011

Si y’a bien une émission sur le jeu vidéo que je ne loupe jamais, c’est celle de Gamekult. C’est une fois par semaine (le mercredi ou le jeudi), ça dure un peu plus de quarante minutes à chaque fois, c’est bien foutu, rythmé, marrant et avec des gens qui n’hésitent pas à critiquer et à dire quand ils n’aiment pas un produit. Mieux : c’est diffusé gratuitement sur le net !

Plusieurs adresses sont disponibles : la page consacrée sur le site de Gamekult, ainsi que les pages officielles YouTube, Dailymotion, et iTunes.

Black Trinity en références (spoilers)

Si vous comptez jouer à Black Trinity, cet article dévoile dans les grandes largeurs des éléments de l’histoire « globale ». Évitez donc de lire la suite de ce billet sous peine de gâcher votre plaisir…

Le fait est que lorsque j’écris des scénarios j’aime bien placer des clins d’oeil, des références, des jeux de mots (voire des jeux de l’esprit). Certains sont totalement anecdotiques, d’autres ont du sens. Certains sont totalement triviaux, placés là pour mon petit plaisir personnel (et ne peuvent être découverts de quasiment personne), d’autres dissimulent des indices pour les scénarios futurs. Pourquoi je fais ça ? Parce que ça m’amuse (j’en fais un petit jeu personnel) mais aussi parce que quitte à donner des détails, à choisir un nom au hasard, autant que celui-ci enrichisse l’intrigue même si c’est de manière quasi-imperceptible.

Bref, Black Trinity ne fait pas exception à la règle.
(Même si, malheureusement, j’en ai déjà oublié quelques uns).

Il y a des éléments évidents comme le nom même de Silent Peaks, référence facile à Silent Hill et Twin Peaks (où les trois premiers scénarios lorgnent vers TP et le dernier vers SH), mais il y a aussi des choses un peu moins évidentes (voire carrément tirées par les cheveux). Le titre même de Black Trinity, s’il est directement compréhensible à la lumière du dernier scénario, lorsqu’il était nommé « Trinité Noire » devait permettre de noyer le poisson et de masquer l’enjeu final en laissant penser à un lien avec la « Sainte Trinité ». Alors que pas du tout.

Au rayon des récurrences, il y a l’heure, 5h29, où la bombe à explosée. Il y a le lieu, au Nouveau-Mexique, non loin de l’endroit où le premier test nucléaire a été exécuté et il y a aussi la musique. « Sentimental Journey » qui, en plus d’être le titre numéro 1 au moment qui nous intéresse, est aussi devenu l’hymne de retour des soldats de la seconde guerre mondiale. Un morceau dont le disque avait pour face B, un « Twilight Time » porteur de sens.

Dans le troisième scénario, le gamin fan de Daredevil nomme les membres de la famille Talbott à la manière de super-héros : Big Brother (celui qui observe/l’éclaireur/le grand frère de Charles – scénario 1), Tall Woman (la mère qui recherche son petit garçon (Little Boy) – scénario 2), Slim Sister (la grande sœur qui recherche son petit frère – scénario 3) et Fat Man (le père, le seul qu’on ne peut rencontrer que dans l’autre monde – scénario 4). Or le projet Trinity permettait de tester les deux bombes à venir sur Nagasaki et Hiroshima : Fat Man et Little Boy. La « légende » veut que le terme de Fat Man ait été donné en référence à Winston Churchill et son implication dans le projet Manhattan. J’en ai donc fait une référence directe en décrivant un homme (bedonnant) qui lui ressemble, dans le monde alternatif, avec l’idée que lorsque l’ancien Petit Garçon et le Homme Bedonnant se retrouvent dans le même monde, celui-ci peut enfin exploser.

Au passage, je profite une nouvelle fois pour féliciter Yann B. qui, juste avant la parution du dernier épisode, a envoyé un mail à la rédaction de Casus Belli où il pointait la totalité de ces références. Bien vu donc !

Mise à jour du 16/04
Je vous l’avais dit, j’ai tendance à rapidement oublier les références que je cache dans mes projets. Parfois au détour d’un clic dans mon disque dur, la vérité se fait jour et les souvenirs se rappellent à moi. Aujourd’hui est un jour comme ceux-ci. Référence visuelle cette fois-ci avec le clin d’œil du logo Black Trinity dont j’ai estampillé la totalité des images sur ce site ainsi que les fiches de personnages vierge. Quel était sa provenance ? Un indice sur vos téléscripteurs.

Crossed #1 – comics – Milady Graphics

Il n’y a pas d’espoir. Pas de héros.
Personne ne viendra vous sauver.
Vous êtes seul.

Point final serais-je tenté de dire, tant Crossed ne fait pas dans la dentelle. Là où The Walking Dead ausculte, intelligemment et avec brio, la psyché du survivant, on a ici tout l’autre pendant de la fin du monde : la bestialité absolue de sociopathes contaminés, enragés et pervers, face à la froide survivance nihiliste de quelques êtres humains. Après tout, si c’est la fin du monde, on a pas de raison de bouquiner tranquillement chez soi et d’être épargné par l’horreur de la chose. « Pour Lecteurs Avertis » précise très justement la quatrième de couverture. Vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus.

J’aime les survivals, j’aime les slashers, j’aime les films d’horreur. J’aime les films subtils et sincères tout comme je peux aimer les variations cyniques et bourrines. J’aime le fait que des BD puissent en être le pendant décomplexé. Et c’est exactement ce qu’est Crossed : une BD d’horreur pour amateurs du genre. Parfois dégueulasse, souvent outrancière et trash (si avec ça je n’ai pas donné envie à votre « part sombre »…), Garth Ennis (Punisher, Preacher, The Boys) propose l’un de ses boulots/brûlots les plus frontals, sans l’habituelle distanciation humoristique. Bon, y’a toujours quelques traits d’humour noir propre à l’auteur mais le récit est beaucoup plus clinique qu’habituellement.

Si vous êtes un habitué des productions Avatar (No Hero, Black Summer, Wolfskin, tous trois publiés chez Milady justement), ce n’est visuellement qu’un cran supplémentaire dans la boucherie. Par contre, c’est dans le soupçon de perversité, de « sans pitié » absolu que vous pourrez trouver qu’il pousse le bouchon un peu loin alors que, paradoxalement, c’est aussi ce qui donne son identité (sa légitimité ?) au comics. Alors oui, tant de violence, c’est sûrement un peu facile voire même superficiel – suivant les limites de chacun – mais comme il le fait bien, flattant le caca qui est dans tout un chacun, et que cette virulence malsaine est cohérente avec le propos, l’ensemble peut être apprécié sans pour autant crier au loup.

Si j’avais un vrai bémol à mettre sur l’intrigue, ce serait au niveau de la narration dont on ne comprend qu’elle est éclatée dans le temps que tardivement. Il m’a fallu lire le dialogue d’un personnage mort précédemment pour comprendre ce fait, au détour d’une case, comme si de rien n’était. J’ai même immédiatement été faire des recherches sur le net pour savoir s’il ne s’agissait pas d’une erreur d’impression ou de façonnage (avec un cahier qui aurait été inversé) et ce n’est pas le cas. C’est donc loin d’être évident parce que ça n’apporte rien au regard de ces cinq premiers épisodes. Cette alternance n’ajoute aucun mystère supplémentaire, ne met pas en valeur d’éventuelles différences. Si Ennis voulait montrer d’un côté les personnages dans l’innocence de leur début et dans l’inhumanité de leurs actes quelques temps plus tard, c’est peu mis en valeur par une caractérisation un peu trop rapide et superficielle pour ce premier tome.

Pourquoi je critique cette BD qui n’est ni un chef d’œuvre, ni une purge ? Parce que j’apprécie que Milady propose ce genre de comics pour public avertis, que je souhaite que ça continu le plus longtemps possible et que j’adore le rendu du livre (un « soft-cover » solide et classieux, qui se range joliment dans la bibliothèque). On aime ou on aime pas mais ça décrasse au papier de verre par là où ça passe.


Green Lantern / Green Lantern Corps – Comics

Préambule

J’adore Green Lantern. Si si je vous jure.

Bon, soyons honnête, y’a un an de ça, je n’aurais peut-être même pas su faire la différence entre Green Lantern et Green Hornet (vous savez comme ces gens qui ne font pas la différence entre The Flash et Flash Gordon), c’est dire si en terme de geekitude, j’étais à la ramasse sur ce point (ma seule circonstance atténuante sera d’arguer que les masques/loups verts des deux personnages sont ressemblants… de loin). Depuis, j’ai lu d’un côté une grosse pelletée de comics, de l’autre, j’ai vu l’adaptation filmique. Et je sais donc maintenant que si un Green Lantern peut faire apparaître un gros frelon vert s’il le souhaite, Green Hornet n’a aucune bague ni lanterne.

Dans mon esprit GL (on l’appellera comme ça, ça me fait gagner de la place, merci) était un truc kitch au possible et ne valait sûrement pas qu’un homme aux gouts sûrs comme moi se risque à s’y intéresser. Ah les préjugés… Mais, à la faveur d’un très chouette mini-épisode (celui excellemment dessiné par Joe Quinones dans le Wednesday Comics), un épisode cartoony, coloré et cosmique, je me suis dit que je pouvais bien faire un essai. Parce que j’aime le risque – surtout quand le risque encouru est de découvrir tout un pan de l’univers comics qui m’est inconnu. J’ai donc tenté et j’ai adhéré plutôt deux fois qu’une.

J’ai mangé pas mal de forums spécialisés et Wikipédia pour me mettre un peu dans le bain, pour comprendre qui était qui, quelles étaient les interactions entre les personnages, pour trouver une porte d’entrée à l’univers – mais c’est aussi ce qui fait parti de l’attrait de la découverte : découvrir sur le tard une mythologie foisonnante qui s’est construite dans le temps.

Cet honteux préambule passé, je me suis enfilé une vingtaine de recueils en quelques mois et me suis motivé à en faire mon plus long article jusqu’alors à la faveur de l’adaptation cinématographique à venir.


Green Lantern

Alors oui, il est habillé de vert. Oui, c’est une sorte de combinaison. Et oui, ça peut, si vous êtes du genre moqueur, être taxé de ridicule. D’un autre côté, si je pense aux uniformes de Star-Trek (les fameux « pyjamas ») ou aux kimonos des Jedis, ce n’est ni plus ni moins ridicule.

Dans tous les cas, dans le genre très feuilletonnant et pourvu qu’on aime le space opéra, les monstres en plastique, les punchlines héroïques et les mystères mystérieux, on fait difficilement mieux. Du fait des capacités du personnage (« rendre tangible n’importe quelle création issue de son imaginaire par la seule force de sa volonté ») et de la toile de fond des intrigues (très souvent « l’espace »), le type d’histoires change agréablement des récits de super-héros classiques. C’est parfois très américain, parfois absolument « patriotique », on le tolère ou non mais ça fait parti de l’œuvre. Et oui, aussi, c’est parfois très kitch. Cosmo-kitch même quand on voit l’apparence de certains aliens. D’un autre côté, les personnages bigarrés, grotesques et les situations colorées sont traités avec un vrai sérieux et un trait réaliste qui rendent l’ensemble beaucoup plus digeste et prenant – même si j’avoue avoir une certaine tolérance au plastique (Buffy, Angel, Babylon 5, Doctor Who, même combat). Bah oui, moi, vous me mettez un requin humanoïde, un mec télépathe avec une tête d’un mètre de haut qui siphonne les cerveaux, je suis heureux. Il m’en faut peu, hein, mais faut que ce soit de la bonne.


Green Lantern Corps

Bon quand je dis que j’adore Green Lantern, je biaise un peu. En fait je suis bien plus fan de Green Lantern Corps, la petite sœur. Là où GL se focalise avant tout sur Hal Jordan, le pilote d’avion terrien, GLC parle du « corps » des Green Lantern, soit des milliers de soldats verts issus de tous les secteurs de l’univers. Ma précédente comparaison avec Star Wars n’était d’ailleurs pas innocente, en cela que le Green Lantern Corps, ce n’est ni plus ni moins que l’ordre des Jedis (ou le Nova… Corps de l’univers Marvel), des sortes de superflics de l’espace qui sont confrontés à de grandes menaces tout en tentant d’apporter une certaine stabilité à l’univers. Des Jedis qui volent comme San Goku et ses potes et qui n’hésitent pas à balancer des Kamehas et autres Genki Dama avec leurs anneaux. Oui parce que sinon c’est pas fun.

De la testostérone, du cosmique, de la grande aventure, de grands idéaux, des rebondissements et de la baston mais pas que, et c’est là que c’est particulièrement intéressant. Dans ces entre-deux, dans les moments où les sentiments et le relationnel modifient le cours des événements. La plupart des intrigues met en scène la même douzaine de personnages mais des figurants présentés au coin d’une case peuvent prendre une grande importance plus tard. Chaque intrigue indépendante en entraîne une autre pour finalement aboutir à des développements insoupçonnés (« les lois » fascistes établies au fur et à mesure par les « gentils » mais dénués d’émotions Gardiens d’OA, des Yodas bleus).

Le ton général est d’ailleurs plus baroque et bariolé que chez la grande sœur (on visite des mondes extraterrestres, on rencontre des espèces étranges) mais aussi beaucoup plus dur (on y meurt, beaucoup, énormément) et de façon parfois très violent. GLC travaille ainsi beaucoup sur les contrastes. C’est fluo, c’est superhéroïque, c’est coloré, spatial mais à coté de ça, c’est peut être la série « grand public » la plus gore et horrifique qui soit. Le taux de mort chez les « soldats » est vraiment important, et ça meurt rarement de manière héroïque (pour le coup). C’est parfois très sanglant et beaucoup de visuels sont impressionnants : démembrements, coupages de troncs en deux, créatures avec des bouches dans les yeux, créatures à trois têtes et des idées pour le moins tordues (exemple le plus parlant : Kryb, cette créature monstrueuse dont le dos vouté est une sorte de gigantesque cage thoracique inversée servant de couveuse et de réceptacle aux bébés qu’il kidnappe !). Oui, c’est parfois assez dégueulasse (toute proportion gardée, GL l’est bien moins). Il va sans dire que c’est aussi une des choses que j’aime, que ce soit très héroïque façon « carte postale du parfait petit scout » avec à côté des mutilations et des explosions de tête qui apportent une dureté à l’ensemble (bon c’est pas Ken le Survivant non plus, hein, mais pour une série mainstream, c’est un élément étonnant). Et c’est ce décalage entre niaiserie et sombritude, ce grand écart, qui donne du goût et que je trouve terriblement accrocheur (tout y est gigantesque, épique et n’importe qui peut y passer n’importe quand).


Entertainement (« Grand Spectacle »)

Oui mais ça reste kitch et craignos ton truc là ?

Oui, les gens tristes, bassement terre a terre, incapables d’accepter un univers « autre », ne pourront voir au delà de l’apparence première et apprécier ce conte pop(ulaire) pour ce qu’il est (il m’arrive d’être de ceux là mais je me soigne, cet article en est la preuve). Si les couleurs sont chatoyantes, ce n’est pas forcément puéril. Comme tout bon comics avec une mythologie détaillée, GL et GLC ne sont rien de moins que de bons gros soap, qu’un retour aux mythes de notre monde, que des hommages inspirés au folklore égyptien, asiatique, grecque, romain où les dieux s’entretuaient et se querellaient sans cesse, aux matrices de l’Aventure avec du dépaysement, du mystère, de l’amitié, du sacrifice, de l’héroïsme et du courage. Et qui, sous couvert de gros monstres en plastique, parvient a raconter des choses sur la nature humaine sur fond de grandes aventures. On en revient toujours au pouvoir et à la responsabilité qui en incombe. Et du fait que, sous couvert de sécurité et du « plus grand bien », on est parfois poussé à un zèle protecteur qui peut se révéler malheureux.

Sorti de cette dernière considération peut-être un peu pontifiante pour le divertissement qu’est l’univers de Green Lantern, ça reste un excellent best-of de ce que j’adore : les punchlines balancées par un énergumène alors que c’est la fin du monde, les rapports tendus entre membres d’un même groupe avec une alliance dans les moments difficiles face à l’adversité, les duos qui ne s’aiment pas mais s’apprécient finalement beaucoup, les épisodes indépendants qui ont en fait un rôle à jouer dans la suite, le fait de présenter des persos nouveaux, de nous les rendre sympathiques pour les butter à la première minute de l’affrontement à venir… Des codes récurrents dans le manga, le comics et certaines séries TV (Les JossWhedonneries en tête) que je trouve toujours aussi séduisant et excitant.



Film

Maintenant que la présentation est faite dans le détail, vous imaginez bien que l’univers de Green Lantern au cinéma ne sera pas évident à retranscrire. Un film avec une composante spatiale importante, des décors aliens, des créatures étranges, une multitude de pouvoirs pyrotechniques et fluorescents, ne peut se révéler visuellement convaincant qu’avec un énoooooorme budget. Parce que le soucis, c’est de tenter de plus ressembler à du Star Wars qu’à du Dragonball Evolution. Le premier trailer a fait craindre le pire mais une version longue, retravaillée, a été diffusée il y a quelques jours et elle rend mieux. J’insiste sur le « mieux » (je n’ai pas dit « bien »). À voir donc. Ou pas.

Oui ce billet est un peu parti dans tous les sens, en sautant du coq à l’âne mais je vous l’avais dit : j’adore Green Lantern.