Il y a quelques mois, j’ai eu la chance d’avoir sous les yeux le manuscrit de Wastburg, premier roman de Cédric Ferrand.

Wastburg, une cité acculée entre deux royaumes, comme un bout de bidoche solidement coincé entre deux chicots douteux. Une gloire fanée qui attend un retour de printemps qui ne viendra jamais. Dans ses rues crapoteuses, les membres de la Garde battent le pavé. Simple gardoche en train de coincer la bulle, prévôt faisant la tournée des grands ducs à l’œil ou bien échevin embourbé dans les politicailleries, la loi leur colle aux doigts comme une confiture tenace. La Garde finit toujours par mettre le groin dans tous les coups foireux de la cité. Et justement, quelqu’un à Wastburg est en train de tricoter un joli tracassin taillé sur mesure. Et toute la ville attend en se demandant au nez de qui ça va péter.

Malgré le suicide oculaire qu’a occasionné ma lecture sur écran d’ordinateur (après avoir passé la journée sur Word…), je me suis laissé happer par la lecture de cet échiquier humain qu’est Wastburg – alors que, généralement, la fantasy ce n’est pas mon truc et les dialogues gouailleurs encore moins. Séduit par la structure atypique (j’oserais presque présenter ça comme la version médiévale tortueuse de Magnolia) et une écriture de qualité, l’ensemble s’est révélé étonnamment prenant.

Même si ce billet est placé sous le sceau du copinage, je ne saurais que vous conseiller d’y prêter attention et de tenter l’aventure si le prologue et le premier chapitre lisibles gratuitement vous ont intrigué. Tous les détails pour acheter/commander/être informé sur ce livre se trouvent sur le site dédié à Wastburg.

En prévision de la fin du monde et sur la BO de 28 Days Later : un court court.

Mystery Manor, c’était un projet de BD dessiné par Kevin « Netzach » Baussart et écrit par moi-même. Un projet qui devait raconter la vie d’une famille de Freaks tenant une maison/musée des horreurs sur fond de fin du monde.

Les raisons pour lesquelles le projet n’a pas été à son terme sont nombreuses mais peuvent être assez simplement résumées : la motivation. Netzach avait du mal à trouver un style graphique qui lui convienne sur la longueur et j’avais du mal à fixer mes idées pour la suite de l’histoire : le manoir où était sensé se dérouler l’intrigue demandait beaucoup de détails pour exister et ça ne collait pas forcément avec le côté « clair, rétro et stylisé » du trait – même si ça avait indéniablement son charme. Du coup, à force de patauger, on a préféré partir sur un nouveau projet plus adapté à ce trait…

Et comme je n’aime pas gâcher, je me suis dit qu’au lieu d’enterrer ça sur mon disque dur, il était plus intéressant d’en faire un billet pour présenter de chouettes illustrations et ma façon d’écrire. Il faut donc garder en tête que les planches ne sont pas finalisées (pas modifiées et corrigées selon d’éventuels problèmes de cohérence et d’indications du scénario).

Le scénario de ce prologue est disponible ici, en PDF. Si vous voulez faire des comparaisons et regarder comment j’écris mes scénarios de BD, c’est un exemple comme un autre. La présentation d’un scénario de BD c’est un peu comme l’écriture d’un roman : chacun fait à sa façon, selon les règles qu’il s’impose. Au final, l’important étant que ça parle aux deux personnes impliquées (scénariste ET illustrateur). Normalement, j’accompagne ce genre de script d’une présentation du concept (pitch, lieu, époque, ambiance, inspirations, références), d’une description des personnages et des lieux ainsi que de quelques détails de « contexte ». Pour cette version PDF, je les ai retirés pour me permettre de m’en resservir dans le futur sous une forme ou une autre…

En espérant que la saison 4 soit un peu plus captivante que la précédente…