Au Crépuscule #7 : réflexions

Quand j’écris, je m’attache beaucoup à l’architecture de mon histoire, à la structurer pour qu’elle se révèle aussi efficace que possible, à renforcer ses fondations pour qu’aussi folle soit-elle, le roman tienne la route.

Je le fais en respectant quelques règles d’écriture mais je ne suis pas toujours les mêmes (bien que j’ai mes préférences) car c’est l’histoire — ce que j’ai à raconté et comment — qui m’indique ce que je vais pouvoir appliquer. Ceci dit, je suis assez vigilant sur les actes, la symétrie de mes chapitres (alors que leur pagination m’importe peu), les préparations/paiements, une certaine générosité en terme d’événements et le fait de récompenser le lecteur qui serait parvenu à déceler certains signes avant-coureurs.

Le fait est qu’au début du développement de mon intrigue de « Au Crépuscule », voyant qu’elle collait à une structure en 4 actes, je me suis « trollé » en formalisant une locution/interjection exprimant ce que l’on devait ressentir à la lecture de l’acte en question (cf. l’image jointe).

Tout ça pour dire quoi ? Vous pouvez retrouver cette anecdote farfelue et bien d’autres épinglées dans un album instagram dédié où j’ai « documenté », façon journal de bord, toute la conception du roman (en 100 images), des travaux préparatoires il y a plus d’un an à la fin de sa conception. C’est d’un intérêt très variable mais ça a le mérite d’exister et de remplacer la conception de l’ouvrage dans le temps.

C’est accessible via mon profil ou directement ici.

2 scénarios disponibles pour Les Terres Perdues (Adventure Party)

Illustration de Didier Guiserix

Petite coupure rôliste entre deux « Au Crépuscule » avec la mise en ligne de deux scénarios pour Les Terres Perdues (Adventure Party), actuellement publié chez les XII Singes, parus dans Di6dent #5 (mai 2012) et Casus Belli #3 (juin 2012).

Le premier, Le Trône d’Argile, est écrit à 4 mains (Laurent Devernay et moi-même) tandis que le second, Chaîne Alimentaire, est intégralement l’œuvre de Laurent.

Ça se récupère dans la section dédiée aux téléchargements. Bonne lecture et bon jeu !

Au Crépuscule (404 éditions)

Paris, 1893.
Quatre gardes de l’éther en quête d’objets magiques.
Quatre adolescents contraints de retourner dans leur ancien orphelinat.
Quatre détectives en herbe cherchant à résoudre les mystères de disparitions d’enfants… et de gargouilles de Notre-Dame de Paris.


Monstres de pierre redoutables, fées noires redoutées, décisions tragiques et révélations dramatiques feront plus que menacer leurs vies et leur amitié.

Au Crépuscule est un roman de fantasy urbaine tout public. Un roman avec de l’aventure, du mystère, de l’action, du drame et des révélations, qui débute doucement pour atteindre une intensité… épique.

Au Crépuscule est la suite indépendante de Presque Minuit. Même univers, mêmes personnages mais nouvelle situation, 4 ans plus tard. Pas besoin d’avoir lu le précédent roman pour lire celui-ci.

Prêt à rencontrer Piques, Oreilles, Chignon, Moustache et Boutons ? 
Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il dit ? Pas d’inquiétudes, vous saurez tout en lisant Au Crépuscule.

Bonne lecture et, surtout, VEREOR NOX !

Au Crépuscule est disponible dès à présent dans toutes les bonnes librairies.
350 pages, Grand format, 16€, chez 404 éditions.

Au Crépuscule #6 : la Rentrée


La Grande Bataille de Winterfell, 
La Bataille de Shiganshina,
La Bataille du Gouffre de Helm*,
La Rentrée Littéraire 2019.

J’adore les grandes batailles. J’aime quand tous les persos se retrouvent et affrontent un ennemi commun surpuissant. J’aime quand il y a des persos importants qui meurent montrant que la guerre c’est moche et pas à prendre à la légère, que n’importe qui peut y passer. Par contre, j’aime moins quand on sort de la fiction et que c’est le roman que j’ai écris qui est contraint de se lancer dans la mêlée ^^.

Qu’est-ce que je veux dire par là ? Que c’est la rentrée littéraire et que ça va être la guerre pour Au Crépuscule.

Vous vous dites que j’exagère ? Je suis persuadé du contraire.

J’ai longuement hésité à écrire cet article mais comme je suis assez nerveux concernant la sortie du roman, assez inquiet au point de ne pas toujours bien dormir, je me suis dis “juste fait-le !”. Mieux vaut prévenir que guérir.

Les faits : le site Actualitté parle d’une rentrée littéraire d’environ 910 sorties pour cette année (on ne compte pas les BD, mangas et comics — uniquement les romans, essais et recueils de nouvelles ou de poésie). 

Je ne sais pas si vous visualisez 900 nouveautés dans les rayonnages des librairies, sur les étals des magasins, mais moi, non. Ce qui est un peu normal puisque les libraires font des sélections en fonction de critères qui leur appartiennent (les goûts, les couleurs, l’estimation du potentiel de ventes : s’il ne voit passer que des adultes dans sa boutique, il va peu ou pas commander de livres pour enfants). Le libraire, physiquement, il ne peut pas prendre un exemplaire de chaque titre tellement y’en a. Donc : la guerre.  

Dans ces moments de sorties nourries, si tu n’es pas un blockbuster, tu risques ta place chaque semaine à la manière d’une sortie cinéma. Le film débarque en premier semaine, reste 1 à 3 semaines en salles, une seule si ça ne marche pas du tout et plus que prévu si ça fonctionne super bien. Là, c’est pareil, mais en bien pire. Si le roman ne se vend pas “bien, et rapidement”, il disparaît sous le flot des nouveautés des semaines suivantes. Et lorsque les exemplaires en stock sont vendus, le libraire pèse le pour et le contre d’en reprendre quelques exemplaires (ce qui explique que, parfois, on ne trouve pas un livre pourtant sorti quelques semaines plus tôt). S’il y a énormément de sorties, et si les ventes sont moyennes, il préférera faire de la place dans ses rayonnage pour les nouvelles nouveautés. Cruel mais totalement logique.

Bref, même si je me dis que j’ai fais au mieux, que ce n’est malheureusement plus de mon ressort (j’aimerais toujours faire plus, mais l’homme a ses limites), je ne suis pas serein. Le sol est gadouilleux et ça ressemble plus à un Battle royale qu’à autre chose.

Tout ça pour dire quoi ? Si Au Crépuscule vous intéresse, n’attendez pas. Prenez-le dès que vous en avez l’occasion et les finances. Si ça vous branche pas trop, sans rancune : ça n’est qu’un roman, qu’un moment de divertissement. Y’a ni obligation, ni mort d’homme. Comme Au Crépuscule n’a pu se faire que grâce aux très bonnes ventes de Presque Minuit, je suis simplement conscient que les ventes d’Au Crépuscule influenceront mes futures demandes de projets. Là encore : les faits.

Dans tous les cas, si le roman vous a plu, parlez-en, partagez votre avis, écrivez un commentaire sur les réseaux sociaux et/ou les sites de vente en ligne : là où vous serez lus et où vous pourrez informer les curieux et convaincre les indécis. C’est le bouche à oreilles des premiers jours, les avis postés et les ventes des premières semaines qui décident du destin d’un roman… et de sa survie parmi les combattants de la grande guerre littéraire.

À jeudi !

* * *

Au Crépuscule sort le jeudi 5 septembre chez 404 éditions.

La semaine prochaine : anecdotes ! (cycle lunaire, température hivernale de 1893 et autres véracités historiques).

*Oui, je sais, c’est la Bataille de la Ferté-au-Cor mais cette appellation ne parle à personne.

Au Crépuscule #5 : intérêts


<Plus je déroule mes publications, plus j’ai l’impression d’avoir des tartines à raconter sur le roman et l’écriture en général. Comme ce serait aussi risible que vain d’essayer de vous convaincre que “Au Crépuscule” est le meilleur roman de l’univers, je vais plutôt traiter de trois points qui me semblent intéressant pour le roman et l’écriture en général… en espérant que ça convainc davantage ^^ >

En lisant et en écoutant les retours concernant Presque Minuit, j’ai pu prendre du recul sur le roman et je me suis rendu compte qu’après la dernière page de l’histoire, j’avais un casting de survivants hauts-en-couleurs. Peut-être pas une équipe de X-men mais un ensemble d’une douzaine de personnages avec tous une “couleur” ou des particularités… exotiques (faites l’expérience de caractériser chacun des survivants par un mot ou un archétype et vous comprendrez ce que je veux dire). En tout cas, un vrai terrain de jeu pour l’imaginaire qui m’a donné envie d’exploiter le potentiel de chacun, de concrétiser tout ce qu’ils avaient en eux, et de les faire évoluer d’autant plus. Ainsi, j’ai veillé à ce que tout le monde – même le troisième rôle qui n’apparaît que quelques chapitres – ait une trajectoire, qu’ils soient tous différents entre leur première et leur dernière apparition. Je pense que ça apporte une réelle satisfaction à la lecture de voir que ces personnages vivent et changent – même si (et justement parce que) pas toujours comme on le voudrait : ce n’est pas lisse, ce n’est pas factice, ce qu’ils vivent à de l’importance. Je pense qu’à la lecture, ça se ressent par le fait qu’on ne puisse jamais réellement deviner ce qu’ils vont devenir et faire prendre conscience que chaque choix, chaque petite phrase, chaque décision peut influencer cette trajectoire. Tout est possible. 

Je crois que lorsqu’on lit un roman, on perçoit – au mieux – 50% de ce que l’auteur a écrit. Parce qu’on ne peut pas saisir toutes ses intentions, les nuances dans les choix de ses mots, dans ce qu’il dit et ce qu’il omet, parce qu’on a pas nécessairement le même bagage culturel, qu’on a pas l’exact même définition des mots et qu’on est pas là, à l’instant t, quand il écrivait le roman qu’on lit des mois ou des années plus tard. 50% donc. Partant de ce postulat, pour parvenir à écrire un texte qui corresponde à quelque chose d’approximativement 100%, l’auteur doit ressentir son histoire, chaque personnage, chaque événement, chaque élément à 200%. Parce que lui même va perdre des subtilités, des explications, des détails entre ce qu’il a en tête et ce qu’il parvient à retranscrire. Ça nécessite donc de vivre le truc à fond, de manière viscérale, afin qu’on puisse percevoir la moitié des intentions à la lecture. Et parfois – c’est un cliché mais il est ici vrai – c’est très intense émotionnellement. Est-ce que je veux faire souffrir ou tuer des gens que j’adore et avec qui je vis dans ma tête tous les jours durant des mois, que j’ai élevé et porté durant des années au quotidien ? Non, bien sûr que non. Mais pour l’histoire, pour le drama, pour que la tragédie soit belle, il le faut. C’est pire que pour ce perso de série que vous avez adoré, c’est une série dans laquelle vous êtes Dieu et le parent de ce personnage. Je me retrouve à devoir battre mes enfants pour satisfaire notre envie de drama. Honte sur vous, honte sur nous.

Anecdote amusante, lorsque j’ai dû effectuer les corrections de mon texte après quelques mois sans l’avoir regardé, je me suis rendu compte que les passages dont je me souvenais que j’y chouinais beaucoup (comprendre “mes personnages chouinaient beaucoup”) ne l’étaient pas. J’étais en plein dans la bascule entre 200 et 100% et mon ressenti exacerbé à l’écriture m’avait induit en erreur sur la réalité de ce que j’écrivais.

Alors oui, évidemment, c’est de la fiction, ce n’est que du divertissement. On peut donc s’en amuser, la minorer, s’en moquer, mais à la base, il faut bien que quelqu’un s’y dédie entièrement, le vive au quotidien, des centaines et centaines d’heures durant, en poussant tous les potards à fond, avoir les yeux humides pour que vous suréleviez un sourcil par moment voire que vous poussiez un “Noooon putain !”. Donc si ça vous le fait à la lecture, imaginez bien ce que ça m’a fait à l’écriture. Mais il le fallait, pour le drama.

Dernier point. Le thème, le truc qui me tenait vraiment à coeur, que j’ai pitché, et que je ne peux pas détailler sous peine de trop en dire. Ce que je peux dire par contre, c’est que je voulais qu’on passe d’un club des 6 – des héros innocents, plein de défauts mais frondeurs et avides d’aventures – à des adolescents qui changent, qui ont déjà un petit recul sur ce qu’ils ont été et qui se demandent ce qu’ils vont devenir. Proposer un décalage fébrile entre l’insouciance (relative) des débuts et une vie d’adulte qui s’amorce avec le besoin impérieux de trouver sa place. Et si j’ai eu envie de mettre en scène ce moment, c’est parce que j’avais en moi l’historique de Presque Minuit, une “origin story” pour ces personnages. J’aurai difficilement pu faire émerger cette histoire en partant de zéro – du moins, je n’y aurais pas cru à 200%. Avec Au Crépuscule, j’ai l’impression d’avoir réellement touché ce que je voulais faire, une justesse dans le rapport des personnages, une certaine vérité. Alors, qu’on ne se méprenne pas, je n’ai pas oublié le côté généreux des scènes d’action, mais on est moins dans les longs affrontements (parfois gores) de PM et plus dans les baffes ponctuelles qui surprennent et font mal. Plus équilibré, plus varié dans les émotions, nuancé dans les ressentis – je crois. Mon objectif était de faire vivre davantage les personnages et ça impliquait de les vivre d’autant plus.

Je sais, je sais. J’ai survendu le truc. C’est normal : j’ai vécu ce roman tous les jours durant des mois, je l’ai porté pendant plus d’un an et donc mon ressenti est aussi sincère qu’un paternel envers son gamin. Oui, il a un peu le visage de traviole, mais peu importe, c’est le plus beau.

* * *

Au Crépuscule sort le 5 septembre chez 404 éditions et il est désormais précommandable partout.