Au Crépuscule #4 : difficultés

<Bon, soyons honnête, j’ai rencontré de nombreuses difficultés sur ce projet, mais je ne peux pas écrire un roman au sujet de ce roman ni même me souvenir de tout. Donc, j’ai pré-sélectionné 2-3 trucs qui me semblent pertinents>

J’ai donc décroché un OK pour écrire AC à deux conditions : qu’il respecte une pagination donnée et que ce soit “une suite indépendante”.

Pour le nombre de pages, mon écriture régulière de scénarios de jeux de rôle et mon plan super détaillé (pour “calibrer” au doigt mouillé le nombre d’événements) m’ont visiblement été d’un grand secours puisque le roman fait le même nombre de pages que PM — il y a moins de chapitres mais ils sont légèrement plus gros.

Suite indépendante = on doit pouvoir lire AC sans connaître l’existence de PM (pas de “Presque Minuit 2” en couverture).

Interdiction donc d’évoquer un personnage par son nom sans expliquer par un paragraphe qui il est (à moins que ce soit volontaire et développé ensuite). L’exercice exige alors de peser le pour et le contre à chaque évocation liée au passé parce que ça peut devenir laborieux comme procédé… et prendre de la place (rapport à la pagination).

Pas évident quand le projet est de raconter l’adolescence de personnages qu’on a connus enfants et des (nombreux) adultes gravitant autour. Pour autant, mon concept d’origine de concentrer l’histoire sur un passage clef de la vie de ce groupe d’amis, plusieurs années plus tard, m’a permis de me concentrer sur le présent (si le roman s’était déroulé un mois plus tard, c’était injouable). Évidemment, chacun a un passif, des événements qui le définisse et qui font ce qu’il est au début du roman. Il y a des rappels et des clins d’œil (ceux qui sont tombés sont nommés) mais je me suis efforcé de traiter tous les souvenirs de la même manière, qu’ils soient “nouveaux” ou “issus de PM” — ce qui, avec le recul, me semble idéal pour les lecteurs et lectrices de PM qui auraient lu le précédent roman à sa sortie (soit il y a plus d’un an et demi).

Par contre, l’éléphant dans la pièce pour un auteur confronté à cette problématique – quelque chose qu’un lecteur ou une lectrice ne se rend pas nécessairement compte –, c’est qu’il faut travailler une exposition de dingue ! (chose qu’une simple suite ne demande pas autant) – L’exposition, c’est le moment où le scénariste présente le décor et les personnages principaux au lecteur.

En l’occurrence, vu que je souhaitais reprendre l’intégralité du casting passé, ça signifiait représenter tous les persos (principaux et secondaires) comme si c’était la première fois — on parle d’une quinzaine de personnages. Comme ç’aurait été risible et indigeste de proposer une scène d’intro avec tout le casting et toutes les explications, j’ai construit les 3-4 premiers chapitres de sorte à ce qu’ils me permettent de (re)présenter l’univers et les personnages tout en se concentrant immédiatement sur les différentes intrigues et l’histoire de fond. Pas évident à développer – un exercice de funambule – mais, avec le recul, je me demande si cette contrainte n’a pas été une excellente chose : représenter les personnages (qui plus est dans de nouvelles situations) permet d’autant plus d’apprécier la trajectoire de chacun entre les premiers et les derniers chapitres.

Petite difficulté supplémentaire : avant “Au Crépuscule”, ça faisait 7 ans que je n’avais pas conçu et écrit de nouveau roman (Posthume, jamais publié : septembre 2011). Certes, j’avais repris Presque Minuit (chez 404 éditions) et auparavant Pleine Lune (Trash Éditions), mais les deux projets étaient déjà tout ou en partie écrits plusieurs années auparavant. Curieusement, même si je me suis questionné à ce sujet, mon plan était tellement détaillé, mon histoire m’excitait tellement que j’ai oublié mes doutes et je l’ai écris avec une facilité qui m’a grandement déconcerté. Mais ça, c’est le sujet du prochain épisode.

* * *

Au Crépuscule sort le 5 septembre chez 404 éditions et il est désormais précommandable partout.
La semaine prochaine : pourquoi “Au Crépuscule” est le meilleur roman du monde (de manière totalement modeste et ce jusqu’au prochain que je sortirai évidemment ^^).

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