Désamorçons tout de suite l’incompréhension : oui, le terme « jeu de rôle » est utilisé par les psy pour des mises en scènes thérapeutiques, par les gamers pour designer un genre de jeux vidéos et par certains amateurs pour caractériser des pratiques sexuelles scénarisées mais lorsque l’on parle de « jeu de rôle » comme loisir et activité ludique, il s’agit toujours d’un type spécifique de jeu de société.
Quelques jeux de rôle : C.O.P.S., Delta Green, Adventure Party : Les Terres Perdues, Vermine, L’Appel de Cthulhu, Final Frontier, Dungeons & Dragons, Patient 13 et Bloodlust
Qu’on l’appelle « jeu de rôle sur table », « jeu de rôle papier » ou simplement « JDR », un jeu de rôle est un jeu de société où les joueurs se réunissent autour d’une table pour vivre des histoires imaginaires. Le déroulement du jeu se fait en discutant, en jetant des dés et dans l’imagination de chacun.
Le matériel de jeu est réduit à l’achat de quelques dés ainsi qu’un ou plusieurs livres décrivant l’univers de jeu et les règles pour y jouer. À la manière de romans, de films et de jeux vidéos, il existe des centaines de livres de jeux de rôle présentant des univers différents. Ainsi, contrairement à une croyance répandue, le jeu de rôle ne se résume pas à Donjons et Dragons et des univers médiévaux fantastiques. Au contraire, il en existe de toutes sortes : pour les enfants, pour les adolescents, pour les adultes, avec des univers contemporains fantastiques, super-héroïques, d’aventures et de science-fictions.
Non, les wargames, les jeux de figurines et les Grandeurs Natures (où des gens discutent et s’affrontent en costumes) ne sont pas non plus des jeux de rôle (du moins, au sens où on l’entend ici).
Les joueurs
Chaque joueur incarne un personnage inventé par ses soins. Le personnage est décrit sur une « feuille de personnage » (fournie dans le livre du jeu joué) et est créé par le joueur à l’aide de points qu’il a choisi de répartir selon ses envies. Ces points permettent de chiffrer les bons et mauvais côtés du personnage, ses compétences et ses faiblesses.
Le joueur décide du destin du personnage en racontant ce qu’il souhaite accomplir et la façon dont il veut le faire réagir et évoluer par rapport aux informations données par le meneur.
Le meneur
Car oui, parmi les joueurs, une personne assume une fonction particulière, celle de meneur de jeu (on dit aussi « MJ » ou « Maître de jeu » même si ça sonne un peu ringard).
Le MJ a plus de responsabilités que les autres joueurs. C’est lui qui décide du scénario qui est joué (généralement, un scénario est fourni dans le livre), qui le lit avant le début de la partie, qui raconte les prémisses de l’intrigue aux joueurs en exposant la situation initiale, qui incarne les différents figurants (les « PNJ » ou « Personnages non-joueurs ») et qui demande aux joueurs d’effectuer des jets de dés pour savoir si les personnages réussissent leurs actions (en fonction des points répartis sur la feuille de personnage).
C’est donc autant un metteur en scène qu’un arbitre veillant au bon fonctionnement de la partie et au respect des règles.
Que faites vous ?
En pratique, une fois les personnages crées, le meneur expose une situation de départ en décrivant une scène imaginaire et demande aux joueurs ce que leurs personnages souhaitent accomplir : Que faites-vous ? Chaque joueur peut faire réagir son personnage de la façon dont il l’entend et c’est le meneur qui conseille et arbitre les choix des joueurs pour faire progresser l’histoire jusqu’à la scène suivante.
En jeu de rôle, il n’y a donc pas vraiment de gagnant ou de perdant. Le but d’un jeu de rôle est de « vivre » une bonne histoire imaginaire dans laquelle les joueurs se sentent plus impliqués que dans n’importe quel roman, film, série TV ou jeu vidéo parce qu’ils sont directement responsable des choix et de la destinée de leurs personnages.
- Si vous voulez en apprendre d’avantage, la page Wikipédia consacrée au jeu de rôle est un bon départ, Google se chargeant du reste.
- La partie « À jouer » de Mister Frankenstein propose pas mal d’aides de jeu consacrées à mes jeux de rôle mais aussi quelques règles génériques et même des scénarios.
- Adventure Party : Les Terres Perdues, Patient 13 et Notre Tombeau sont toujours disponibles à la vente (et sur Amazon avec les liens dans la marge gauche de ce site).
Vous venez de lire le 200e billet paru sur Mister Frankenstein ! Ce billet, débuté il y a près de 2 ans et demi et jamais terminé, m’a semblé le meilleur moyen de marquer le coup en présentant le plus simplement du monde ce loisir dont tout le monde connait le nom mais où finalement personne ne sait jamais ce dont il s’agit exactement. Alors, évidemment, afin de convaincre les curieux de le lire, il est volontairement court, n’évoque pas les toutes dernières variations du genre (story games, jeux narratifs, etc.) et n’entre pas dans les détails techniques. Mais l’idée y est, je l’espère.
200ème billet. La grande classe. Et un bel article.
Bien. Sauf que je trouve la photo illustrant cet article un peu partisane… Patient 13, Adventure Party… pourquoi pas Notre Tombeau aussi ??? 😀
En tout cas merci pour ton œuvre d’évangélisation.
Vermine aussi… La photo fait un peu genre « il y a deux sortes de jdr, ceux sur lesquels j’ai bossé et les autres. Les autres sont sur la gauche » 😀
Estimez-vous heureux, au début j’étais parti sur une photo comportant que des trucs que j’avais écris (quitte à se prendre la tête à écrire un truc pareil autant que ce soit lié au blog :P). Du coup, j’ai surtout fait avec ce que j’avais sous la main en essayant de présenter des jeux aux thématiques variées, afin de montrer qu’il n’y avait pas que le med-fan en JDR. 🙂
Très bonne définition.
Et bravo pour la longévité de ton blog.
Joyeux Noël à tous !